Vanuatu 2010: 1) Tanna, Back to the Roots

Voici le récit de notre périple d’un mois au Vanuatu.

Notre premier objectif est de retourner à Tanna, voir les gens que l’on avait rencontrer l’année dernière, au village de Lautapunga, dans la région de King-Kross. Nous sommes restés 8 jours avec eux.  L’accueil et la sympathie de ces gens nous avaient vraiment marqué la dernière fois, mais on était resté que deux jours avec eux… on devait y retourner, surtout qu’eux nous le demandaient ! “vous allez revenir un jour ?”… et bien oui !

A peine arrivés à l’aérodrome, on négocie un prix avec un taxi, nous voilà parti pour plus d’une heure de trajet sur la piste que l’on avait fait à pied la dernière fois (http://nikomaudvanuatu.blogspot.com/2010/05/vanuatu-2009-5eme-partie-tanna.html)

La question que l’on se posait était, vont-ils nous reconnaître? On a été nul d’en douter… On descend du taxi, on fait 10m, un groupe d’hommes assis sous un arbre à l’entrée du village, on s’approche, puis l’un d’entre eux dit “hey niko ! vous êtes revenus !”… mince je ne le connais pas, ou tout du moins je ne me rappelle pas de lui ! Un jeune homme nous accompagne chez notre hôte, Jean-Paul, mais on se repose la même question, assez débilement je l’avoue, va t-il nous reconnaître ? Quand on l’aperçoit , l’expression de joie est instantanée, “vous êtes revenus !!!”… on a été vraiment nul d’en douter, c’est mal les connaître je pense qu'on ne fera plus cette erreur ! Ca fait vraiment chaud au cœur un tel accueil ! Tout de suite on est présenté à sa femme, Lindy, qui n’était pas là, la dernière fois… mais c’est comme si on se connaissait déjà ! Puis on redécouvre le reste de la famille… On pose nos affaires et on va s’assoir, pendant que le reste de la famille prépare notre gîte: un coup de balais, le vieux nous fabrique même une marche à l’entrée de la maison, les jeunes partent dans la brousse et en reviennent avec un énorme bambou qu'ils vont découper, fendre, étaler et tresser pour nous faire un sol à la douche commune… c’est le branle-bas de combat ! En faite ces gens sont très heureux d’accueillir des visiteurs… tout simplement, avec un infini respect !

  

Et c’est partie pour une petite balade, on va au champ chercher à manger… comme tous les jours ! “ici c’est comme ça !”

Voilà le champ… en pente !

Les tarots dominent largement, mais il y aussi du choux des îles, des ignames, qui sont pas en grande forme à cause des pluies acides dues au volcan et d’ailleurs cette année pas de tomate et autres légumes non-traditionnels… pas assez résistant. En plus des pluies acides, il y a des pluies de cendre qui recouvrent la végétation et s' il n’y pas de pluies après, pour laver les feuilles, il y a de forte baisse de rendement… sauf pour les tarots qui résistent bien !

La pluie…

Le lendemain on est descendu à la mer… la côte est de Tanna, raide, très raide. Il y a un village juste au dessus, relié coutumièrement au “nôtre”, une heure de marche plus haut.

Sur cette côte, seuls les villageois du coin y viennent, pas de touriste, pas de bateaux… ça se voit sur la visage des gosses, quand on arrive “ des white-man ici !!!”

 

La mer n’est pas bleue, elle est noire, à cause du sable, mais elle est quand même très transparente.

Quand on est remonté, on a fait un arrêt dans un champ que la famille a dans ce village. Ici il n’y a pas de pluies de cendre, les ignames se portent bien… enfin façon de parler, parce qu’il faisait bien 10kg le machin. En remontant on s’est pris une averse, v’là la saucée… le fin fond du caleçon trempé !

Notre village se trouve à droite de ma tête ,juste au dessus de la pointe de l’igname que j’ai sur l’épaule. Sur cette photo, Lindy avec ses 3 filles (Jane, Tauru, Wapu) et NiKo...

Le lendemain, j’ai aidé à débrousser un nouveaux champ, on a fait tomber une bonne trentaine d’arbres… trois fois rien pour les jeunes qui ont la 20aine, quatre coups de hache et hop au suivant.

A droite le nakamal, avec le reposoir à shell, et l’endroit où on s’assoit sous le banian.

Le nakamal

Chez les voisins (les parents de Lindy)), on reconstruit une maison, on change les poteaux porteurs et on refait les tuiles de coco.

C’est donc une journée tressage pour les femmes… Maud a eu un grand succès auprès des vieilles, quand elles ont vu qu'elle donnait un coup de main… “Maud, ma fille,  je t’aime,  merci de nous aider!” (dixit la vieille de gauche, chez qui se trouve la maison)… les white-man qui tressent ça court pas les rues, ni les champs d’ailleurs !

Voilà… le coin de notre famille, à gauche la cuisine; à droite, la chambre des jeunes hommes; derrière, la notre; au fond celle d’un cousin…

Bientôt la suite…